Est-ce que les numéros de course se parlent?
On jase, là... disons qu'on est à Chambly, dans un garage pas mal sombre, sur une poutre, juste au-dessus des crochets qui soutiennent un vélo Colnago. Le 53 A et le 121 B sont déjà installés depuis longtemps quand ils voient arriver un nouveau, les 25 E. Vert pas discret en plus!
- T'es qui toi?
- Moi? Le numéro de coureur du Colnago, en fin de semaine au Défi Pierre Lavoie.
- Ah, tu l'as fait aussi, nous on était là avant. Moi l'an dernier et lui, 53 A, l'année d'avant, la première de tout!
- Alors vous avez vécu ça aussi, la route la nuit, les incidents techniques, les montées interminables et les descentes à toute allure, trois de large et 100 vélos de profond?
- Ben oui. Et aussi les kilomètres sur le porte-vélo du VR, les attentes pendant que nos cyclistes parlent, mangent, dorment, n'importe où, n'importe comment.
- Vous avez vu les gens sur le bord de la route, ceux qui applaudissaient?
- Tu parles! Moi je me souviens de Ste-Sophie-de-Levrard, tout le village sur le perron de l'Église.
- Moi de Hawksbery, il faisait tellement beau et tout le monde nous traitait comme des vedettes!
- Et les bénévoles?
- Incroyables, non? Fins, souriants, toujours d'attaque, même à Grenville dans le fond de l'Outaouais à 4 heures du matin.
- Sans compter les gars de la SQ.
- Tu le dis toi! J'ai encore le frisson dans le dos à l'idée de l'ovation faite par le peloton aux motards à la sortie du pont de Québec.
- C'est un beau tour, hein?
- Tu parles, en tout cas je ne sais pas c'était comment pour vous mais nous les #25 cette année, méchante équipe. Le 25A, Pierre Audet, un sportif mais pas un cycliste qui s'est découvert une vocation suffisamment forte pour avoir envie de faire la descente du Parc des Laurentides. Le 25B, Hervé Charbonneau, un ex-sédentaire qui se frotte aux pires montagnes. Le 25C, Guylaine Mailloux, une machine dans les montées qui a clenché plus d'un macho qui osait aller pousser... "la p'tite madame". Et la 25D, Vanessa Parent, pour trouver plus imperturbable, solide et fiable qu'elle, faudrait en importer une autre de France.
- Ménard, il pilote encore le Colnago?
- Ben oui. Il joue au capitaine, essaie de prendre soin de sa gang et de s'améliorer comme coureur. Mais il m'a confié, pendant qu'on roulait en peloton serré à 70 km / heure dans les descentes des Laurentides, que tout ça c'est de l'égoïsme déguisé. Il se trouve juste très chanceux d'être là, à 54 ans, entouré de monde qu'il aime et admire, à avoir encore des poussées d'adrénaline de sport et des fou-rire d'ado. Et que ça vaut largement, mais largement, tout le temps passé sur le tapis roulant et sur les vélos de spinning. Sans compter la sollicitation (encore!) de tous les amis et collègues pour soutenir cette folie.
- Est-ce qu'il t'a fait le palmarès de ses meilleurs moments de l'édition 2011?
- D'après lui, d'abord, toujours le sourire des membres de l'équipe à l'arrivée d'une étape difficile.
- Ensuite un matin dans le VR au Mont-Tremblant, alors que Hervé pensait avoir "assassiné" Guy Carbonneau lors d'une chute de nuit et que tout le monde s'est empressé... d'empirer la situation. (En passant, Carbonneau est toujours vivant et n'a pas fait de chute).
- Le souper d'équipe de la veille du départ avec notre chauffeur temporairement absente (du Défi 2011 mais très présente moralement) Hélène Aubin et l'arrivée le samedi matin de notre chauffeur de relève, Gérald Gravel, qui s'est glissé (sur une seule jambe, c'est impressionnant) dans l'équipe comme un vétéran.
- Le "camping" à Verchères qui nous a donné droit à une photo unique: Guylaine, le ministre de la santé du Québec Yves Bolduc et Pierre Audet, ce dernier très professionnellement "en bedaine" devant le VR.
- Le passage à Carignan devant "son fan-club" et l'arrivée à La Ronde devant sa blonde.
- Aussi notre association avec la radio du Saguenay, le FM 98 pour lesquels nous avons joué les reporters. C'est étonnant comme le fait de devoir raconter ce qui se passe force à l'apprécier davantage.
- Et bien sûr l'association avec l'école Georges-P.Vanier de Brossard, avec l'appui des petits, de leurs parents, des profs et de la direction qui tous nous écrivaient des encouragements.
- Alors, pas de doute, t'as aimé ça?
- Tu parles, je recommencerais demain.
- Ben oublie ça mon gars, t'es à la retraite. À partir de maintenant tu te reposes, tu veilles sur le Colnago en dessous et tu tends l'oreille, des fois qu'on nous annoncerait un départ pour bientôt.
- Tu penses qu'ils vont le refaire?
- Il y a deux semaines c'était 100 % non... hier, c'était 110 % sur que oui. Vous savez quoi, on devrait avoir de la compagnie dans un peu moins d'un an.
Oh! un 4ieme numéro pourrait s'ajouter?? Bravo en tout cas!
RépondreSupprimerVraiment un texte agréable à lire que je ferai suivre à nos commanditaires
RépondreSupprimerPA
Mmmm... ils ont de la jasette tes numéros Guy ! Ils sont très agréables à lire en tout cas, encourage-les à continuer ! Contente de voir que vous avez encore une fois aimé votre expérience et que tout se soit bien passé. J'ai pensé à vous pendant les 3 jours. Et j'ai été très impressionnée de voir toute l'organisation et la structure mise en place lors de votre passage dans mes Laurentides adorées :) C'est toujours un plaisir de te lire avant, pendant et après le Grand Défi. Tu nous fais vivre l'expérience à travers tes mots. Merci !
RépondreSupprimerFélicitations à toi, aux numéros 53A, 121B, 25E et à toute l'équipe Olympe. Bien hâte de vous revoir et vous relire sur la route l'an prochain.
Johanne
Guy
RépondreSupprimerTRès originale que cette narration entre numéros et comme dans la vraie vie: chaque ''Numéro'' a son histoire. On dirait le Petit Prince du GRand Défi qui a fait un beau Tour!
Vivre cette expérience est bien, la partager en est un beau prolongement pcq chacun des blogueurs ici auraient sûrement aussi aimé être parmi les privilégiés.
Bonne récup à toute l'équipe !
Gérald
L'homme qui fit parler les vélos !
RépondreSupprimerBravo
François
A bien y pensé...Tu es bien parti pour faire le script et les dialogues d'un sitcom dédié aux dossards du GDPL
RépondreSupprimerGénial ta plume
Je profites de ta dernière entrée du Blogue pour souligner ton implication à et pour Vanier. On peut dire qu'avec les années, contrat matrimoniale oblige, tu fais partie de la famille
Vanier.
Sincèrement MERCI
Stan
Tout un numéro!
RépondreSupprimerTe lire est un pur plaisir. Je suis aussi certain à 110% que tu récidiveras, car on a vu, on sent et on lit la passion qui t'anime à travers ce beau projet et les défis collectifs et personnels qu'il procure... Et si ce n'est que de garder le p'tit gars en toi, c'est pas merveilleux, non?
Sylvain Phaneuf