Qui sommes nous?

L'Équipe Olympe prend le départ du Grand défi Pierre Lavoie depuis la toute première édition de l'événement, en 2009. Seront au départ cette année, à Saguenay le jeudi 12 juin: Pierre Audet, président d'Olympe, Guy Ménard, vice-président, Denise Delaunière, enseignante au primaire (connue des lecteurs du blogue comme "Madame Ménard"), Sébastien L'Écuyer, kinésiologue chez Olympe et Danny Morin, directeur du développement des affaires.

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17 juin 2013

Un 5e Défi

Voilà, on en parle toute l'année, ça nous traîne derrière la tête parce qu'on doit trouver le financement, se préparer physiquement, organiser les petits détails logistiques et tout à coup, un bon vendredi matin, on se retrouve sur un quai à La Baie avec 1000 cyclistes et 60 heures plus tard, c'est fini. Le Grand défi Pierre Lavoie est passé.

On pourrait croire qu'avec l'expérience, le choc du lendemain est moins grand. C'est vrai, mais tout de même. Un lundi d'après GDPL, c'est tout de même toujours un peu spécial. Depuis quelques années, le programme ressemble à ceci. 1- Le ménage du VR. 2- Un déjeuner pas d'allure, pour rattraper les calories perdues. 3- Un passage au Spa de St-Hilaire, pour massage et bains thérapeutiques. 4- Rédiger le dernier blogue, en forme de mot de la fin, du Défi.
Le genre d'affaire que tu peux te permettre le lendemain...


Les trois premiers sont faits, nous voici donc au 4e. Cette entrée de mon journal sera plus longue que les autres, mes excuses à l'avance...

1- L'eau bénite.
Les lecteurs réguliers de ce journal se rappelleront que, gracieuseté de Mme Paquette de Cité Caravane, nous avions à bord du VR un petit flacon d'eau bénite, notre assurance contre les aléas de la conduite du gros véhicule à travers tout le Québec. L'eau bénite a fait sa job sur la route, nous n'avons eu aucun problème, mécanique ou autre. Maintenant, Mme Paquette, est-ce qu'on pourrait étirer un peu le concept et demander au Frère André de faire un petit effort côté beau temps?

2- Les cousins
Par un concours de circonstances nous nous sommes retrouvés, l'équipe Olympe, à donner un coup de pouce à une autre équipe, une nouvelle au Défi, celle de la Commission scolaire Marie-Victorin, que nous avons baptisé nos "cousins".  Nous avons été chanceux. Cette équipe est constituée à 100% de bon monde! Ils nous ont remerciés beaucoup plus que nous le méritons. Ce qu'ils savent moins c'est que nous leur devons beaucoup. Grâce à eux nous avons pu revivre la magie d'une première participation et nous remettre l'esprit à la bonne place, c'est-à-dire bien se rendre compte de la chance que nous avons de faire partie de cette formidable aventure. Dominique, Francis, Daniel, Sandra et Robert, il reste seulement à trouver une façon  de vous ramener dans le peloton l'an prochain. Ça serait vraiment, vraiment bien.

3. La générosité
Le GDPL fait ressortir le meilleur des gens. Dont la générosité. Deux exemples qui me viennent de la difficile journée de dimanche alors que Mme Ménard et moi avons roulé 80 km dans la pluie et le froid. D'abord, nous sommes en train de rouler, il vente, nous sommes trempés et je sens que mme Ménard est en train de baisser de régime. Elle me demande si j'ai un gel (pour les profanes, c'est une "shot" de glucose, vraiment de l'énergie qui passe très rapidement dans le corps). Avec toutes les couches de vêtements mouillés, pas moyen d'en trouver un sur moi. Alors, je crie à tout le monde dans le peloton: "Est-ce que quelqu'un à un gel?" Quelques secondes plus tard, un cycliste, un pur inconnu, remonte à mes côtés et me demande "c'est pour qui le gel?" Je lui pointe Mme Ménard, il s'avance et lui donne un paquet de jujubes de glucose, un véritable trésor à ce moment-là. Et le gars continue sa route, incognito.

Pas besoin d'être sur roues pour être généreux. Nous arrivons à Chambly, 55 km de route pluvieuse et froide dans le corps et un autre 25 à faire. Mme Ménard frissonne et n'a pas de vêtements supplémentaires. Alors notre ami Jasmin, venu nous accueillir avec sa blonde Isabelle et leurs deux enfants (malgré le mauvais temps) dit à Denise: "Tu prends mon imper!" Et le voilà sur le site, en T-shirt, malgré le froid. Honnêtement, cet imper-là à fait la différence. Je crois que sans ça, Mme Ménard aurait cassé dans les derniers kilomètres.

Jasmin va l'entendre, l'autre probablement jamais mais tout de même: un énorme merci!

4. Les bénévoles
Je l'ai dit, j'espère à chaque année, les bénévoles sont l'âme du GDPL. On leur doit l'ambiance, on leur doit le réconfort, la stabilité dans la folie des départs et des arrivées, partout au Québec et à toute heure du jour (Jean-Claude est toujours le premier qu'on voit à l'arrivée dans les stationnements, qu'on soit à Larouche, La Tuque ou Granby). Souriants, cools, toujours prêts à improviser une petite chorégraphie ou une chanson idiote. Alors, on fait ce qu'on peut pour essayer, modestement, de leur rendre un peu de ce qu'ils nous donnent: on multiplie les "merci", on fait des "hi-five" à tous, on essaie de trouver une façon de les faire sourire. Modestement, je pense que j'ai marqué des gros points avec une charmante dame qui, au kiosque du café Nespresso (cette fois à Thetford Mines) m'a donné un double espresso allongé et m'a gratifié d'un grand sourire quand je lui ai dit qu'elle était la Pénélope Cruz de Thetford. (Voir la publicité de Nespresso pour plus de détails).

Ils sortent d'où ces gens-là, du "Pays du monde fin"? On me dit que Lyne, la conjointe de Pierre Lavoie et grande patronne des bénévoles y est pour beaucoup dans la qualité exceptionnelle des bénévoles.

5. Le monde
À 3 heures du matin entre Victoriaville et Drummondville, à 3 heures de l'après-midi sur un accotement alors qu'il pleut, à Carignan, en voiture sur un coin de rue à nous klaxonner des encouragement (même si on les empêche d'avancer pendant une demi-heure), en vélo au bout d'un rang de la Beauce, un peu envieux, c'est, globalement, "le monde". Ils sont partout, n'importe quand. Ils crient, ils applaudissent, ils agitent des clochettes, soufflent dans des trompettes, cognent des "thunder sticks'. Grands, petits, vieux ou jeunes, un peu réservés ou tout excités, on leur crie des 'merci" on leur fait des signes en espérant qu'ils comprennent qu'ils nous touchent.

Ils nous crient qu'on fait quelque chose de bien. Ils n'ont aucune idée du bien qu'ils nous font.

6. Les vélos
Il est maintenant acquis que les vélos se parlent entre eux (voir blog des années précédentes). Circonstances exceptionnelles, en raison des disponibilités de transport de l'un et l'autre après le Défi, je me suis retrouvé à ramener à la maison les vélos de toute l'équipe. Ils sont donc tous ensemble, dans mon garage, pour une fois à pouvoir jaser relaxe. J'ai tendu l'oreille et je crois comprendre qu'ils s'attribuent pas mal de mérite. Celui de Pierre dit qu'il a forcé pas mal plus que son conducteur pour monter le Mont Shefford, celui de Danny dit qu'il a eu de l'ouvrage pour amener son maître à plus de 45 km/h sur le plat en direction de St-Tite, celui de Mme Ménard dit que ça lui a tout pris pour monter jusqu'à Thetford, en dépit des appréhensions de sa maîtresse.

D'après ce que j'ai compris, on a pas beaucoup de mérite...

Les "boys", au repos, en train de jaser. De gauche à droite, vélo de Pierre, de Sébastien, de Denise, Danny et moi
7. Des images en vrac
Le GDPL, c'est une série de moments, des "flashes" à travers la tempête de déplacements, d'un bout à l'autre du Québec, parfois à vélo, souvent en VR. Quelques instants, en vrac:
-  La Tuque, au complet, dans le centre-ville pour nous recevoir un vendredi soir. Avec la musique des danseurs amérindiens et les enfants des CPE qui nous ont fabriqué des mini tuques. Et les citoyens qui nous félicitent, veulent placoter, sont vraiment sympathiques. Du Lac-St-Jean vers Montréal, je suis passé 1000 fois par La Tuque. Vous venez de lui donner une couleur que je n'oublierai jamais.
- Le jour qui se lève sur le port de Québec. 4h00, dans la nuit de vendredi à samedi. Je conduis le VR de St-Tite à Québec et rendu dans la vieille capitale, derrière les silos de la Bunge, le jour se lève et malgré la fatigue, tu es bien conscient de vivre un moment de beauté.
- La vallée de la Chaudière, dans la Beauce. Concentré sur ce qui se passe en avant (genre à 20 centimètres de ta roue avant) tu risques un coup d'oeil à droite et BAM! La beauté de la vallée de la Chaudière te rentre dans l'oeil. Alors tu fais quelque chose qui ne se trouve dans aucun manuel de sécurité à vélo, tu cries aux autres  cyclistes de regarder à droite. C'est un faux plat descendant, on roule un solide 40-42 km/h. Tout le monde se tourne quand même et on entend dans le groupe un très distinctif "ooohhhh!". C'était beau à ce point là.
- Un troupeau, quelque part en Beauce
Une image surréaliste. Le peloton passe à côté d'un champ, il y a des vaches, énormes et beiges (famille d'agriculteur, svp, identifiez la race). Des adultes et des petits. Pour une raison que j'ignore, car elles sont généralement  plutôt calmes quand elles nous voient, les bêtes paniquent, se mettent à courir et descendent le vallon à toute allure. Serrées les unes contres les autres, une espèce de vague beige qui ondule dans les dernières heures de clarté. N'essayez pas d'acheter cette image là. Moi et quelques privilégiés à vélo en sont les seuls détenteurs.
- La nuit
Rouler la nuit, quand la route t'appartient, en bonne compagnie, c'est un privilège. Cette année, j'ai pu escorter Mme Ménard dans sa première virée nocturne entre Victoriaville et Drummondville, une rapide balade dans des conditions parfaites. Sur une route idéale, droite, un revêtement sans faute, en plein milieu de nulle part avec uniquement les lampes des vélos pour éclairer la scène. La perfection.

8. Ma gang
Le GDPL c'est aussi une affaire de gang. 3 jours dans un VR, en déplacement constant, la fatigue, les bobos, le manque de sommeil, la nourriture sur le pouce. Si quelqu'un a pas d'allure, ça va se savoir assez vite. Notre gang, Olympe, c'est la meilleure. Objectif, moi? Pas une seconde! Mais je vous le jure, c'est la gang que vous voulez avoir dans les circonstances:
- Hélène. Hélène Aubin, notre chauffeuse pour 3 des 5 Défis auxquels nous avons pris part. Cool, ricaneuse, excellente conductrice d'un VR 100 fois gros comme elle. Du sang de "trucker" dans les veines. Admiratrice no 1 de mes playlists sur iPhone. Et elle donne à Pierre des surnoms qui nous laissent un gros sourire dans la tête...
- Sébastien. Un athlète et un gentleman. Le genre de gars que toutes les mères veulent pour leur filles (vous demandez à Hélène et Denise). Non seulement un excellent cycliste et compagnon de voyage, le gars, en plus, établit des records dans le domaine de la vie sociale: Il a réussi à faire dans le même week-end: vendredi, le GDPL, samedi, les noces de son meilleur ami, dimanche, retour au GDPL. Et sérieux en plus. Dimanche matin il a grimpé le Mont Shefford, une affaire que tu peux faire, peut-être un lendemain de noce mais sûrement pas un lendemain de brosse.
- Danny. J'ai récemment entendu un entraîneur de l'équipe canadienne de canot/kayak dire que ce qu'ils recherchaient c'était des athlètes qui ont: "gros coeur, gros poumons, tête de cochon". Pourrait ressembler à notre gars: nous avions donné à Danny l'étape la plus dure du Défi, La Tuque / St-Tite. Il s'est vidé pour se battre avec des cyclistes de très gros calibre dans la nuit de vendredi à samedi. Du gros courage. Pour le reste du voyage, malgré la fatigue, n'a jamais cessé de parler. On a rencontré ses enfants... ils retiennent du père! Ils seront ados un jour. Tous nos voeux l'accompagnent.
- Pierre. Le gars arrive jeudi soir, on sait qu'il est fatigué, il a travaillé très fort et voyagé beaucoup dans les dernières semaines. Son capitaine (moi!) ne lui a pas donné un programme facile et je sens qu'il est un peu inquiet, moi aussi. Première étape, je l'attends à l'arrivée au Lac-Bouchette. Il arrive, heureux. Ça s'est passé comme sur des roulettes. Les côtes à partir de Chambord? Quelles côtes? Et ce n'était que le début. Il est passé à travers toutes les étapes comme le "king" qu'il est. Notamment le redoutable Mont Shefford, pour une deuxième année. Me menace d'ailleurs d'une révolution qui pourrait faire tomber le Capitaine s'il est affecté encore une fois sur cette #@%(*&% de montagne. D'accord, une promesse, si Shefford est sur le programme l'an prochain, je me l'affecte.

Et en prime c'est l'animateur des discussions les plus drôles et les moins publiables que nous ayons pendant le week-end. Notamment sur certaines parties de l'anatomie dont on jase rarement à table.

- Denise. Mieux connue dans le blog comme "Mme Ménard". Gérante de la politique verte du VR et éco-terroriste à temps presque plein. Seule membre de l'équipe à s'être blessé pendant le GDPL 2013... mais pas en vélo. Mme Ménard étant elle-même, elle a réussi à s'écorcher un genou à pied, en s'accrochant dans une bordure de trottoir à Lévis. En 2012, Mme Ménard faisait son premier Défi. Gros travail en gym et sur la route pour s'amener à ce niveau. En 2013, elle voulait en faire un peu plus. Entraînement constant en salle et sur la route, avec pas mal plus de côtes pour s'endurcir. Malgré tout, beaucoup d'appréhension pour Beauceville/Thetford à cause des montées. Elle a réussi! Il fallait lui voir le sourire à l'arrivée. Elle savait qu'elle venait de passer une grosse étape. Avec un gros merci à Pierre pour le soutien constant. Mais ce n'était pas tout.

Le vélo c'est comme ça: la météo peut transformer des étapes faciles en enfer. Dimanche, en théorie, elle et moi avions la partie facile: Granby/Chambly (du plat pour 55 km) et ensuite, la rentrée de tout le monde, Chambly-Montréal. Or, il a commencé à pleuvoir dès le départ de Granby. Le temps était frais, en quelques minutes on a été transi. Ça roulait vite, sur pavé glissant, avec visibilité réduite. Vraiment difficile. Mais elle s'est accrochée et a tenu le coup. Jusqu'au bout. Quand on vit avec quelqu'un depuis 20 ans on pense la connaître sous toutes ses coutures mais là, j'ai été vraiment soufflé par sa ténacité. C'est une battante. Un exemple.

- Moi. Qu'est-ce que je peux dire de plus? Il y a quelque chose de complètement fou dans cette histoire-là qui me parle. D'un point de vue rationnel, la cause est noble, l'occasion de se mettre en forme est belle, c'est certain. Mais il y a le non-rationnel. Une folie de plusieurs jours que seuls quelques privilégiés auront l'occasion de connaître. Aussi une occasion de raconter des histoires, ce qui, vous l'aurez maintenant deviné, me plait beaucoup!

À la prochaine!

Guy










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