On s'habille propre

Guy Ménard: Départ du Grand défi 2013 dans moins d'une semaine. On en est à l'étape où... il est trop tard! Trop tard pour se mettre en forme, trop tard pour soigner les gros bobos. Alors on croise les doigts, on espère ne pas se faire mal (à ce sujet, voir quelques paragraphes plus bas), on entretient un peu la forme au gym puisqu'il pleut encore et on fait un dernier entretien de la bécane.

C'était donc, hier, jour de grand ménage pour le Colnago. En plus du nettoyage et dégraissage de rigueur, changement des accessoires usés comme les cages qui portent les bouteilles et la guidoline (le ruban sur le guidon, si vous préférez). Aucun effet sur la performance mais après tout c'est le GDPL, c'est une grosse sortie et qu'est-ce qu'on fait en prévision d'une sortie importante? On s'habille propre, voilà.


La préparation des bagages est déjà amorcée. D'abord le matériel personnel, en particulier les vêtements pour toutes les circonstances. Il faut vraiment penser à toutes les conditions possibles. Pour vous donner une idée, l'an dernier dans la même journée de samedi, j'ai pédalé par des températures allant de 0 à 27 degrés. Pas de pluie cette fois-là mais on ne sait jamais. Alors on emporte: le court et le long, le frais et le chaud, les trucs pour la pluie, les couvre-chaussures, trois sortes de lunettes (soleil, temps gris, nuit), deux paires de gants (avec ou sans doigts), un ou deux coupe-vent et, on ne sait jamais, même une tuque. En deux exemplaires ou plus dans bien des cas parce que les étapes viennent vite, pas mal plus vite que les occasions de laver.

Vient ensuite le matériel d'équipe: outils de base, séchoir à linge, des séparateurs pour isoler les vélos qui feront le voyage dans le coffre du VR, les services essentiels comme la machine à café et la prise des iPod. Multipliez ça par 5 cyclistes, ajoutez un chauffeur et vous réalisez qu'une équipe, ça ne voyage pas léger. Le VR de l'équipe fait 31 pieds de long, c'est fou comme c'est court.

Je reviens sur la mention "ne pas se faire mal" du premier paragraphe. Je faisais, mercredi, ma dernière sortie avec le club de vélo avant le Défi. L'an dernier, dans les mêmes circonstances, je m'étais planté, heureusement sans blessure. J'avais ça en tête cette semaine. Évidemment, ça ne manque pas le coup, à 5km de l'arrivée, j'me plante encore! Une vilaine série de trous, un cycliste s'accroche et vacille, le suivant le frappe, tombe et j'arrive: un coup de roue sur le côté, j'évite le gars mais je prends l'accotement, mou, qui mène vers un fossé environ 2 mètres plus bas. Je finis par tomber juste avant la grande descente. Genou écorché, une cuisse qui a reçu le guidon mais l'un dans l'autre, je m'en sors pas mal, encore cette année.

Ce n'est que trois jours plus tard que j'ai constaté ce qui aurait été la conséquence la plus négative de cette débarque. En décrochant le vélo samedi j'ai vu que mon précieux sac de selle, celui qui contient les outils et tout le kit de dépannage sur la route était disparu. Flashback. Évidemment, le sac est tombé dans la débarque de mercredi. Alors, vous le croirez si vous voulez, mais j'ai pris l'auto, je suis retourné avec madame Ménard dans le rang de la Savane à Marieville, j'ai repéré la série de trou et qu'est-ce qui nous attendait là sur le bord de la route, vous pensez? Ben oui, mon sac de selle, tout content de savoir que sa carrière ne prendrait pas fin dans un fossé, ce qui aurait été, avouons-le, une bien triste fin pour un fidèle compagnon de plusieurs milliers de kilomètres.

Est-ce que je dois considérer ce coup de chance comme un bon signe pour la semaine à venir? Disons que oui. On prend tout ce qui passe!

Guy